Mesdames, Messieurs les élu(e)s, cher(e)s collègues,
Comme vous, élus de la Vienne, nous comprenons et nous partageons vos inquiétudes et vos combats en faveur du monde rural.
Cela ne semble pas être le cas de la Majorité départementale qui, lors du vote de la nouvelle carte départementale, n’a pas souhaité prendre en compte les remarques des conseils municipaux sur ce sujet. Après 5 heures de débat, les élus de gauche ont réussi à poser une condition : joindre, à l’avis du Conseil général sur la carte, les délibérations des conseils municipaux.
C’est pourquoi, nous comprenons difficilement l’initiative de Messieurs Raffarin et Fouché, conjointe avec Messieurs Bertaud, Bouloux et Sénécheau, qui appellent, le 1er Février prochain, à manifester pour une ruralité « active et attractive ». Si manifester est un droit, prendre en compte les avis des élus de ce territoire était un devoir, qui n’a pas été respecté par la Majorité.
La droite est à la tête du Département depuis plus de 40 ans, elle était au pouvoir national de 2002 à 2012. Doit-on comprendre qu’elle fait là son autocritique, qu’elle regretterait l’inefficacité de sa propre action ? A qui fera-t-elle croire que les difficultés naîtraient soudainement à l’occasion du changement du mode de scrutin départemental ?
Ceux qui appellent à manifester sont les mêmes qui s’apprêtaient, en 2010, à redécouper les cantons, à supprimer les conseillers généraux, pour les fondre dans un « super élu », le conseiller territorial, soi-disant omnipotent mais certainement inefficace.
Ceux qui appellent à manifester sont les mêmes qui ont voté la RGPP, qui ont révisé la carte judiciaire, qui ont fait fermer plusieurs tribunaux dans nos campagnes, sacrifiant les services publics dans nos territoires.
Ceux qui appellent à manifester sont les mêmes qui veulent faire 130 milliards d’euros d’économie dans les dépenses publiques en impactant fortement les collectivités territoriales. A ce compte-là restera-t-il encore une dotation globale de fonctionnement pour nos communes et des agents de l’Etat dans nos territoires ?
Ceux qui appellent à manifester sont les mêmes qui appellent à une suppression pure et simple du Département.
Comment alors manifester contre ce projet de loi quand la droite fait la promesse, une fois revenue au pouvoir, de sabrer les dépenses publiques, de sacrifier les territoires, de supprimer un échelon territorial, et de creuser plus profondément encore la fracture entre le rural et l’urbain.
Cette réforme relative à l’élection des conseillers départementaux vise pourtant à moderniser la démocratie départementale tout en respectant les territoires. En effet, grâce à un rééquilibrage démographique, le maintien de la proximité territoriale et la garantie de la parité, les cantons, crées en 1801, entreront enfin dans le 21ème siècle.
Loin d’être la fin de l’histoire, cette réforme ouvre un nouveau chapitre pour le Département et tous ses territoires. Les idées neuves se multiplient, les projets aboutissent à l’image du doublement de la RN 147, tant attendu dans le Lussacois, et qui va voir le jour dans le cadre du contrat de plan Etat/Région, grâce au travail conjoint entre l’Etat, la Région, le Département –du moins nous l’espérons – et les élus locaux. C’est cela l’avenir de la Vienne.
Nous tenions à vous faire part de nos sentiments dans ce contexte.
Restant à votre disposition, nous vous adressons nos salutations les plus cordiales.
Les Signataires
Jean-Daniel BLUSSEAU, Président de l’UDESR 86 Président du groupe des élus de gauche du Conseil Général de la Vienne
Jean-François Macaire Secrétaire départemental du Parti Socialiste 1er vice-président du Conseil Régional Poitou-Charentes
Cyril Cibert, conseiller régional
Guy Eyermann, conseiller régional
Georges Stupar, vice-président du Conseil Régional
Brigitte Tondusson, conseillère régionale
Reine-Marie Waszak, vice-présidente du Conseil Régional
Gérard Barc, conseiller général
Magali Barc, conseillère générale
Martine Gaboreau, conseillère générale
René Gibault, conseiller général
Michel Guérin, conseiller général
Sandrine Martin, conseillère générale
Thierry Mesmin, conseiller général
Christian Michaud, conseiller général
Xavier Moinier, conseiller général
Maurice Monange, conseiller général
Guy Monjalon, conseiller général
Gérard Rivaud, conseiller général
Yves Rouleau, conseiller général
Michel Touchard, conseiller général
Michel Brouard, conseiller général
Nina Barriquault, conseillère générale suppléante
Abderrazak Halloumi, conseiller général suppléant
Nelly Merand, conseillère générale suppléante
Charles Sourisseau, conseiller général suppléant
Véronique Wuyts-Lepareux, conseillère générale suppléante