La semaine a été particulièrement chargée au Conseil général. De nombreux dossiers ont été traités.
Revenons tout d’abord sur cette Décision Modificative N°2. Ponctuelle et à la marge, elle ne saurait refonder complètement un budget.
Un budget, c’est un acte de prévision.
Élaboré dans les détails, il doit répondre aux objectifs fixés par la Majorité, il doit correspondre aux politiques engagées. La Majorité départementale s’est engagée à ne pas augmenter les impôts. Le budget présenté en décembre dernier fut fidèle à cet engagement. Et pourtant quelques semaines plus tard, cette même Majorité présentait une motion sur les DMTO (droits de mutation à titre onéreux) … rejetée par deux fois, elle est ré introduite aujourd’hui. Cette obstination ne peut signifier qu’une seule chose : l’exécutif départemental ne sait pas gérer, n’a rien anticipé, ne peut tenir ses engagements.
Jouant sur les présences et les absences, la Majorité a validé, à 19 voix contre 18, l’augmentation du taux des DMTO. Cet acte signifie en clair une augmentation des impôts pour les habitants de la Vienne, une pénalisation pour les primo-accédants et un coup rude porté aux métiers du bâtiment et de l’artisanat. Le groupe des élus gauche n’a pas voté, bien entendu, cette Décision Modificative et s’est opposé au relèvement du taux des DMTO.
Si la vision stratégique de la Majorité pour le Département semble défaillante, les considérations de principe sur la Réforme Territoriale semblent en revanche très claires.
Nous, élus de gauche, donnons notre avis sur ce qui est proposé à partir uniquement de ce que nous sommes c’est-à-dire des élus départementaux de la Vienne.
Elus départementaux de la Vienne, nous faisons deux constats :
1) Afin de ne pas ajouter de la confusion à la confusion, nous sommes plutôt favorables au maintien de l’intégrité territoriale des régions actuelles dans le cadre des fusions.
2) Notre première préoccupation doit être la place et l’intérêt du département, de sa population rurale, suburbaine et urbaine.
C’est sous cet angle que nous avons regardé les propositions de fusion de régions à l’image du regroupement proposé entre le Poitou-Charentes, le Centre et le Limousin.
Beaucoup de caricatures ont circulé sur ces différentes propositions de fusion. Mais quelle est vraiment la réalité ?
La réalité c’est que :
– cette nouvelle grande région sera la 5ème région française au niveau de la richesse c’est-à-dire de la production intérieure brut;
– cette nouvelle grande région sera la 4ème région française en terme de nombre d’habitants (5 075 680 hab.) ;
– cette nouvelle grande région sera la 25ème région européenne sur 129 ;
– cette nouvelle grande région est pertinente en terme d’infrastructures avec un réseau d’autoroutes larges et performants et un réseau ferroviaire dense ;
– cette nouvelle grande région disposera du plus grand port en eau profonde en Atlantique : La Rochelle ;
– cette nouvelle grande région disposera de 10 aéroports ;
– concernant la recherche, cette grande région est déjà organisée puisque le CNRS regroupe Poitou-Charentes/ Centre/Limousin ;
– concernant les Universités, une grande communauté universitaire est en préparation regroupant les Universités de la Rochelle, de Tours, de Limoges, d’Orléans et de Poitiers. On compte aussi sur les grandes écoles type ISAE-ENSMA ;
– concernant la coopération entre les centres hospitaliers universitaires, grâce au groupe HUGO (Hôpitaux Universitaires du Grand Ouest) la coopération entre les 3 CHU de Poitiers/ Tours/ Limoges est lancée.
Avec plusieurs pôles équilibrés, une place relativement centrale, une attractivité liée à l’existence d’une forte activité tertiaire, notre Département a beaucoup d’atouts pour conserver un rôle de tout premier plan dans cette nouvelle région.
Mais se concentrer sur l’essentiel doit être notre moteur en ce moment. Nous devons continuer à nous battre sur les dossiers du quotidien qui concernent notre département et nos concitoyens aujourd’hui et non dans deux ans.
Pour le groupe des élus de gauche, Jean-Daniel Blusseau, Président